Macbettu, rituel sarde
Avec Macbettu, Alessandro Serra propose une version sarde du classique de Shakespeare. Une fois n’est pas coutume, le personnage principal est poussé par des forces maléfiques à tuer le roi. Cette pièce reste toujours sombre, même sous la houlette d’un metteur en scène méditerranéen. La violence, la trahison et le mal rythment la dramaturgie et la cruauté des actes ne s’explique même pas.
Macbettu, insulaire, passe par la culpabilité puis la paranoïa pour sombrer progressivement dans la folie. Le goût du pouvoir et la violence façonnent encore et toujours ce grand classique du théâtre.
Mais Alessandro Serra puise sa mise en scène dans l’imaginaire des carnavals de Sardaigne. Les couleurs noires, les masques et les sorcières évoquent à merveille l’ambiance sombre de la pièce de Shakespeare. L’obscurité et la poussière accompagnent aussi intrigues et complots, parachevés par le poids des rituels sardes.
Serra introduit également une sacrée dose d’humour, salvatrice. Les sorcières ne sont pas uniquement des figures démoniaques qui incarnent le mal absolu. Elles sont aussi des personnages humoristiques et ridicules. Leur méchanceté gratuite devient grotesque. Si la pièce originelle se veut une réflexion sur le mal, la mise en scène d’Alessandro Serra montre surtout son pan absurde par la violence et la cruauté.