5 films qui ont traité du terrorisme d’extrême gauche

5 films qui ont traité du terrorisme d’extrême gauche

A l’occasion de la sortie du film Une jeunesse allemande voilà un retour sur le terrorisme d’extrême gauche au cinéma. Dans la tradition du top, souvent dégainée sur  Magmaa, il est impossible de dresser un panorama exhaustif sur la lutte armée au cinéma. Le thème a inspiré de nombreux nanars, de bons films d’action, souvent une vision policière du monde, mais peu de réflexions pertinentes sur le contexte politique. Dans les années 1960 jusqu’au début des années 1980, autour de la guerre du Vietnam et dans le sillage de Mai 68, de nombreux groupes armés ont déstabilisé des Etats en Europe.« Godard : le plus con des suisses pro-chinois », affirme lucidement un tag en Mai 68. Le film La chinoise n’évoque pas directement la lutte armée. Mais il impose une image des jeunes gauchistes condamnée à imprégner l’ensemble du cinéma. Ce sont des gosses de riches qui jouent à la révolution pour tromper leur ennui. La mascarade maoïste se prête bien à cette image.

Godard est toujours à l’avant-garde de la médiocrité. Son film est moche, ennuyeux et totalement creux politiquement. Ce qui est devenu la marque de fabrique du cinéaste. Avec la Nouvelle Vague, il propose un cinéma moyen sur la classe moyenne pour classe moyenne. Ses films ne disent rien sur la société mais peuvent permettre de briller dans les dîners mondains.

2-    Uli Edel,

La bande à Baader, 2008

Gosses de riches et caprice révolutionnaire épisode 2. La bande à Baader est un bon vieux nanar sans rien à garder. On dirait un film de Chuck Norris avec actions à gogo et patriotisme en bandoulière. Pour comprendre le passage à la lutte armée et le contexte politique, ce film n’est pas une référence. C’est la lecture psychologique qui prévaut. La bande à Baader est montrée comme un repère de tarés fascinés par la violence et le pouvoir, mais sans la moindre réflexion politique.

 

3-    Pierre Carles et Georges Minnangoy, Ni vieux ni traîtres, 2006

C’est du côté du documentaire que vient la bonne surprise. Dans Ni vieux ni traîtres, Pierre Carles accepte même de se mettre en retrait. On ne le voit même pas à l’image en train de passer des coups de fil pour prendre des nouvelles de ses confrères journalistes. Ce documentaire propose alors une véritable réflexion sur la légitimité politique de la violence. Surtout, il évoque la trajectoire des militants de lutte armée avec le GARI et Action Directe.

Le film évite l’écueil de la leçon de morale et des certitudes militantes sanglées dans l’idéologie gauchiste la plus rigide. Jacques Garcin introduit même une certaine dose d’humour dans un univers sombre de violence et de répression.

4-    Laurence Katrian, AD, la guerre de l’ombre, 2008

Diffusé sur TF1, ce feuilleton en deux parties promet le pire. AD, la guerre de l’ombre se centre sur la traque des terroristes. Action Directe est évoquée du point de vue de la police et de la justice. Mais la série ne contient pas beaucoup d’informations sur ce groupe politique réduit, comme souvent, à une bande de criminels.

Pourtant, les Etats sont critiqués. Ils sont accusés d’avoir instrumentalisé le terrorisme d’extrême gauche à leurs propres fins. En Italie, les gouvernants ont clairement laissé mourir Aldo Moro, le chef de la démocratie chrétienne détenu par les Brigades rouges.

5 – Olivier Assayas, Carlos, 2010

La bonne surprise vient du cinéaste Olivier Assayas. Chouchou des médias pour ces films creux et soporifiques, il signe une série qui tranche avec le reste de sa filmographie. Avec Carlos, il associe scènes d’action et récit rythmé avec une réflexion géopolitique.

Les idées de Carlos se résument à un anti-impérialisme simpliste. Mais le terroriste demeure un personnage particulièrement romanesque. La série permet d’explorer l’effondrement des illusions de Mai 68 qui sombrent dans un activisme coupé de la population. La série évoque également le contexte géopolitique. Le jeu des Etats et leur manipulation de l’extrême gauche est bien montré. Même si Assayas colle trop à la thèse complotiste du vieux Guy Debord qui voit le terrorisme directement téléguidé par les Etats.

 



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