I Love Techno 2019 change de formule
Cette année, le festival I Love Techno se renouvelle dans son fonctionnement. Fini le gros événement sur une seule nuit, et place à un festival sur 3 jours. Après un échauffement le vendredi soir au Domaine d’O, le Main Event commence le samedi en début d’après-midi, pour se finir à 2h du matin. Ca laisse la place pour 4 afters répartis dans la ville (Antirouille, Dieze Club, Melomane et Rockstore), ainsi qu’une après-midi de clôture à la Halle Tropisme le dimanche.
Bref, de quoi se composer un weekend presque sur-mesure.
De notre côté, nous nous sommes contentés du Main Event, et amateurs de grosse techno, c’est surtout la Red Room qui nous intéressait (comme chaque année à vrai dire). Limiter le nombre d’artistes et donc de scènes peut sembler étonnant pour un festival comme I Love Techno, mais c’était un pari à prendre, et on va vous raconter si c’était réussi.
Nous arrivons peu après 17h aux abords de l’Arena de Montpellier, et les parkings sont encore peu remplis. La musique bat pourtant son plein depuis 3h déjà. Quasiment aucune attente pour la fouille ni pour entrer. Déjà ça, c’est cool.
On découvre les cabanes de la Green Room qui prennent place dans l’enceinte même de l’Arena. J’avais une idée totalement différente, et je dois dire que le concept est plutôt réussi. Les 4 cabanes en bois, d’une taille minuscule, deviennent les lieux où l’intimité règne. On y est serré, mais c’est pour ne faire qu’un avec le DJ qui y officie. Chaque cabane était animée par un collectif de DJs de la région : Dernier Cri, My Life Is A Weekend, Techno House Calling, et WoH.
J’y verrais bien ce concept reproduit au Family Piknik, en agrandissant un peu les cabanes, et les cachant entre les arbres. Belle surprise pour débuter.
La découverte des lieux se poursuit par la 3M Purple Room où H2O était en plein live.
Puis on pénètre enfin dans la tant attendue Red Room. Le live de Thylacine est déjà terminé et celui de Modeselektor est en cours d’installation. Le public commence à arriver, mais on est encore loin de remplir cette grande salle, qui était par ailleurs celle de la Green Room les années précédentes. La prestation du duo allemand, alterne morceaux mélodiques et d’autres plus brutaux, le tout entremêlé de hip hop, et fait monter la température du public d’un cran.
Il est 19h, la salle est désormais bien remplie pour la venue d’Amélie Lens, l’une des têtes d’affiche du festival. Fidèle à son rang et à son habitude, la belge de 29 ans distille durant deux heures un set énergique, puissant, tantôt violent (ah, le classique Perc – Look What Your Love Has Done To Me est toujours aussi efficace !), dans un style techno pure et dure. On vient à I Love Techno pour vivre des moments comme ça, et c’était un pur régal.
Un peu frustrés du choix d’éclairage qui n’éclaire pas ou très peu la scène et l’artiste durant son set, les jeux de lumières sont toutefois efficaces et plaisants. Et que dire du sound system, si ce n’est qu’il est d’une efficacité redoutable. Puissant et précis, des basses profondes, qu’on soit au devant de la scène ou tout au fond, la restitution est parfaite. Chapeau bas aux techniciens.
On va avoir besoin de quelques minutes pour s’en remettre. Le temps de danser sur les sonorités toujours très propres de Rødhåd (on l’aurait bien vu passer avant Amélie Lens, en terme de style, il est un peu moins “bourrin” !), puis le duo berlinois Fjaak embraye sur un excellent live, loin d’être reposant. Une belle découverte.
Enfin, c’est Adam Beyer qui a pour mission de clôturer le festival, ou tout du moins le Main Event. Et ça se finit en beauté par un set techno aussi redoutable que celui d’Amélie.
Cette nouvelle formule autour du festival est pour nous une réussite. Le Main Event, plus petit – il garde toutefois une excellente programmation – en devient du coup plus humain. Peu d’attente à l’entrée, aux bars, toilettes ou même pour repartir. Une foule moins tassée dans la salle, donc plus d’espace pour danser et profiter.
On valide et on vous dit à l’année prochaine (weekend du 11 au 13 décembre 2020).
Article co-rédigé avec Sylvain Romieu